mardi 15 mars 2011

Reportage sur la grève de 24 H dans la région liégeoise

Par Correspondants le Mercredi, 09 Mars 2011

Vendredi, les membres et les sympathisants de la LCR ont pris part activement à une série de piquets ou ont sillonné la région pour discuter avec des militants syndicaux. Voici une petite chronique, évidemment très fragmentaire, de la grève en région liégeoise, rédigée d’après les notes d’une partie d’entre eux (pour un aperçu global de la manière dont la grève générale s’est déroulée dans la région liégeoise, voir ici).
Zoning bloqués : gare aux bouchons !
Nous étions prévenus depuis la veille : dès 5H15, des piquets de grève FGTB  allaient bloquer les entrées du zoning des Hauts Sarts, en occupant les principaux ronds-points.  A notre arrivée, vers 6H30, le dispositif est déjà bien en place : c’est le blocage des voitures, des camions d’alimentation et de sortie des marchandises. Les files s’allongent. Gare aux quelques automobilistes qui  cherchent malgré tout à contourner les piquets. 
Nous faisons le tour des piquets, apportant notre solidarité, distribuant le tract de la LCR et la petite carte « AIP : dégage ! » que nous avons réalisée pour l’occasion. Le fond de l’air est frais, mais ça chauffe autour des braseros. Aucun doute à avoir : la norme salariale, les 0,3% en 2012, ça ne passe pas.
Pour Joffrey de la Centrale Générale, c’est «  une déclaration de guerre aux travailleurs ». Philippe, qui est délégué FGTB dans une des usines du zoning, dénonce cette norme salariale impérative : « L’AIP, c’est un accord social interprofessionnel minimum, surtout en solidarité avec les travailleurs qui n’ont même pas de délégations dans leurs entreprises. Mais pour les patrons et le gouvernement, c’est devenu un accord maximum. Et c’est la première fois qu’ils nous imposent  une norme salariale impérative. Ce qui est encore plus grave, c’est que les ministres socialistes et la direction du PS ont accepté ça. Si ça passe au parlement, alors, il faudra se battre pour la liberté de négociation dans les secteurs et les entreprises ».
Nous courrons après un délégué de Techspace Aero, qui veille au renforcement des piquets de grève. Lui aussi est remonté contre le blocage des salaires : « Quand on voit partout l’augmentation des bénéfices des entreprises sur notre dos, et, en plus, tous les cadeaux fiscaux et autres qu’elles reçoivent, avec l’argent de la collectivité et qui vont dans la poche des actionnaires, alors, y a de quoi être révolté devant cette aumône des 0,3%.  Et j’espère bien qu’à de prochaines élections, les travailleurs se souviendront de l’attitude du parti socialiste, le vote de ses ministres pour l’AIP, le blocage des salaires ». 
Un peu plus loin, nous rencontrons Yaha, un jeune délégué FGTB qui vient d’une usine établie sur l’ancien site des ACEC à Herstal. Lui aussi traduit bien le sentiment de ses camarades : «  On produit de plus en plus de richesses ; les actionnaires n’ont jamais été aussi gras ; les banques se sont relevées très vite avec l’argent des contribuables et, en plus, on veut nous faire cracher les 25 milliards de déficit budgétaire. C’est le rapport de force qui peut faire changer les choses. Si la base ne bouge pas, ce n’est pas le gouvernement, les politiques, le PS, qui devrait être à nos côtés, qui vont faire bouger les choses. On le voit bien en Tunisie, en Egypte…, seule la force de la base peut faire changer radicalement les choses ».

Aéroport de Bierset : Tango Charly ne répond plus

Nous poursuivons, direction aéroport de Bierset. Sur place, nous apprenons que l’objectif est atteint : l’aéroport est bel et bien à l’arrêt : aucun avion ne décolle.
Nous allons donc à la rencontre du piquet de grève établi devant TNT Express, centre d’acheminement et distribution de fret, une des plus grosses boîtes de la région avec plus de 1500 travailleurs. Un des délégués FGTB évoque lui aussi la nécessité du front commun syndical: « Il faut pousser à l’unité syndicale, sans quoi il y aura toujours une brèche dans laquelle s’engouffrera le gouvernement et la FEB ».
Quelques militants  se préparent à rejoindre, à la gare des Guillemins, un groupe de métallos qui ont décidé d’occuper les voies. On entend : « Comme en 1960 ! C’est une bonne grève générale qu’il nous faut » ! Alors, on ne va pas rater ça. Nous reprenons la voiture : direction, gare des Guillemins. 

INBEV : à l’ombre de la Grande Muraille de Jupiler

Chez Inbev, à Jupille, il est facile de voir quand il y a grève. Non seulement le piquet est nombreux – il y a bien 40 personnes- mais il campe devant une véritable muraille jaune faite de centaines de casiers de bière empilés. Cette fois-ci pourtant, l’entrée n’est pas complètement bloquée. Ce qui n’empêche pas la grève d’être très bien suivie – à plus de 70%.
L’accueil au piquet est toujours aussi cordial. On décapsule à tour de bras pour accueillir les visiteurs solidaires. Ici comme ailleurs, le rejet de l’AIP est total mais il se couple aussi à des préoccupations propres à l’entreprise. « La direction veut fermer un service administratif. Nous craignons qu’elle essaie de revenir sur les accords qu’elle a du signer à la fin de la grève il y a juste un an et qu’elle prépare des délocalisations. Pour le moment, on essaie s’en savoir plus et de négocier. Mais, s’il le faut, on repassera à l’action comme l’an dernier ».  

Grandes surfaces : y a pas un chat sur ce parking !

L’avantage des jours de grève dans les grandes surfaces, c’est qu’on trouve facilement à se garer sur des parkings déserts. Dans ce secteur, la grève est effectivement totale et les piquets plutôt symboliques et bon enfant.
Début de tournée au Carrefour de Belle-Ile à Angleur. Ici, le Carrefour est au centre d’une galerie  commerciale de 90 magasins. Et aujourd’hui, pas question de faire le détail : c’est toute la galerie qui est bloquée. Les deux ronds-points d’accès sont tenus par les syndicalistes. Avec une surprise pour commencer la journée. Au premier piquet, les chasubles sont aussi rouges qu’ailleurs mais ici ce sont des délégués et des militants de la CGSP-Admi (administrations locales et régionales) qui tiennent le piquet. « Dans notre secteur, l’AIP a été rejeté à une écrasante majorité. Alors, puisqu’il n’y a pas de mot d’ordre de notre centrale pour mettre à l’arrêt les services publics, on est venu ici en solidarité avec nos camarades du privé ». On sent bien que beaucoup de militants ne sont pas à l’aise avec la décision de la CGSP de ne pas être partie prenante du mouvement de grève. « On aurait bien besoin d’une riposte tous ensemble. Le blocage des salaires dans le privé, ce sera l’argument-massue pour bloquer nos salaires dans le public. Et puis demain, quand on aura un plan d’austérité comme ailleurs et que nos emplois seront mis en cause, on aura besoin aussi de la solidarité de tout le monde ». A l’autre extrémité du complexe commercial,  Dino, militant SETCa, résume le sentiment général : « Cet AIP, personne n’en veut. Mais le ras-le-bol va plus loin. Les factures de gaz et d’électricité grimpent sans cesse. Il est de plus en plus difficile de finir le mois ».
Même ambiance au Carrefour d’Ans. Il y a une quinzaine de militants devant un magasin hermétiquement fermé… et pas l’ombre d’un client distrait. « Il n’y eu aucun problème de mobilisation pour la grève » explique un militant. « Le SETCa est nettement majoritaire ici. Et les gens comprennent bien les raisons de ce mouvement. Ils voient bien tous les jours que les prix augmentent bien plus vite que les salaires. Alors, 0,3% d’augmentation, c’est vraiment se moquer de nous ».
Un petit saut jusqu’au complexe commercial de Rocourt. Une partie des magasins sont ouverts mais les parkings vides indiquent que la journée ne sera pas réjouissante pour le tiroir-caisse. Au Cora qui, avec sa galerie commerciale, est la pièce maîtresse du complexe, on cherche désespérément le piquet. On a beau tourner, rien en vue. Les portes de la galerie sont fermées de l’intérieur par des chaînes. Sur les vitres, quelques affiches de la FGTB résument la situation : « Grève générale ». Rien à rajouter ! Le piquet a dû aller donner un coup de main là où a davantage besoin de lui… 
Et justement, le GSM se met à sonner. Le mot d’ordre commence à circuler « Rendez-vous général pour ceux qui ne sont pas indispensables à leur piquet aux Guillemins à 10 heures ».

Aux portes d’une école : « Il n’y a pas assez de monde… »

Liège n’était pas une ville morte vendredi… mais elle faisait quand même un peu la grasse matinée. Pas de bus, des entreprises fermées, des écoles loin d’afficher complet. Aux petites heures, la différence saute aux yeux.
Premier arrêt pour notre équipe, pas vraiment prévu au départ : l’école de promotion sociale des Femmes Prévoyantes Socialistes, rue Darchis, histoire de vérifier que la promesse de la direction de fermer l’école serait bien effective. De fait, les portes sont fermées et rares sont les élèves qui se pointent à l’école… pour repartir dès que le piquet les informe de ce qui se passe aujourd’hui.
La conversation s’engage avec les quelques militantes qui participent à ce piquet. On sent que la volonté de lutte est là mais que les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Pour Marie-France,  « L'AIP, ce sont des accords qui marquent la régression sociale. Les patrons veulent que le monde du travail devienne complètement malléable, mobile. Mais ce danger n’est pas assez compris par les travailleurs. Il n’y a pas assez de monde pour faire les piquets. Trop souvent, les gens se disent « Les autres y vont, je n'ai pas besoin d'y aller ». Il aurait fallu qu'on vienne vraiment dans tous les lieux de travail. Pour expliquer l'enjeu directement. Il y a eu des affiches, mais ce n'est pas vraiment une solution ». L’autre question qui tracasse, c’est évidemment la division syndicale si visible aujourd’hui. « Il y a une fracture de la solidarité au sein des syndicats. S'il y avait une solidarité de base qui se montre, qui soit manifeste, les représentants syndicaux seraient obligés de répercuter. Les syndicats sont tellement cloisonnés, on se demande si parfois l'ennemi, ce n'est pas l'autre syndicat, plutôt que le patronat ».
Nadine partage ce constat : « Je trouve que la CGSP aurait dû demander de suivre le mouvement au niveau national, parce qu’aujourd’hui, oui, on peut se mettre en grève individuellement, mais on ne nous demande pas de mettre les écoles en grève. Je sais qu'ils ont demandé un arrêt de travail le 15 mars sur les problèmes de l’enseignement. C'est peut-être pour ne pas faire deux fois grève sur la même quinzaine. C'est peut-être aussi parce comme on est juste avant les vacances de carnaval, on va encore dire que les enseignants sont des pourris et qu'on leur a donné une journée de congé en plus. Mais un jour de grève comme ça, ça n'arrangera rien. Ça va emmerder beaucoup de gens, mais ça ne va pas résoudre les choses. Les grèves de 90, ça, c'était une longue grève. Enfin, s'il y a un jour un gouvernement, j'espère que le PS nous soutiendra ». Mais, face à notre moue pleine de doute, on voit bien que Nadine n’en est pas tout à fait convaincue elle non plus…

Classes Moyennes : « Je préfère encore gueuler »

Nous descendons ensuite sur le Boulevard d’Avroy. Devant le bâtiment de l’Union des Classes Moyennes, il y a un piquet. Bon enfant mais intraitable. « Personne ne rentre ». Bloquer l’UCM, c’est un « must » à chaque grève à Liège. C’est ce qui s’appelle « rendre la monnaie de sa pièce » à ce bastion du conservatisme social, qui s’oppose depuis la nuit des temps à toute représentation syndicale dans les PME et à l’amélioration du statut des salariés dans ces entreprises. Pas étonnant puisque l’UCM préfère fermer les yeux sur les pratiques de ses patrons affiliés - prolifération des engagements en noir et précarisation de plus en plus grande des travailleurs.
La conversation s’engage avec Eric, salarié intérimaire depuis un an. Il peste sur le manque de mobilisation organisée par le syndicat dans son entreprise. « C’est clair que, chez nous, la communication n'est pas bien passée. On a du prendre beaucoup de renseignements nous-mêmes. S'inscrire nous-mêmes. On n'est pas sensé devoir aller chercher toutes les informations nous-mêmes. On a un syndicat dans une entreprise. En principe on devrait pouvoir être mis au courant. Il faudrait qu’ils travaillent beaucoup plus avec des petits groupes pour pouvoir donner une information explicative concrète ».
Et sur les raisons de faire grève, Eric en a aussi des choses à dire ! « Moi, ce qui me fait monter le plus haut, c'est quand j'entends dire qu'on va figer nos salaires pendant deux ans. Mais où est-ce qu'on va ? Tout coûte de plus en plus cher. Je me suis acheté une voiture au diesel il y a deux ans. Et maintenant essence ou diesel, c'est du pareil au même! Et ce n'est pas seulement les  voitures, c’est la même chose pour le  logement, la nourriture, le chauffage,... tout ça augmente de façon effrayante et on cherche en plus à nous raboter nos salaires. Je pense qu'on ne va plus pouvoir vivre dans des conditions pareilles.
Tout un chacun dans la société devrait pouvoir avoir une maison, une petite maison, une maison modeste. Mais un foyer où il fait bon vivre, où il y a au moins trois repas par jour. Je constate maintenant qu'il y a des gens qui travaillent et qui sont paupérisés quand même. Et ça, ce n'est pas normal, on n'est pas dans une situation normale. Que le patronat s'en mette plein les fouilles, c'est normal dans le rapport de forces actuel, mais il n'en reste pas moins que nous, nous devons être mieux rémunérés.
Il n'y a rien à faire : on doit montrer qu'on est là, on doit montrer qu'on existe. On ne doit pas être simplement des serviteurs des patrons. On ne doit pas être asservis. Nous avons des droits. Apparemment la seule manière de les faire valoir, c'est d'arrêter tout. La grève c'est le premier pas. C'est l'avertissement. Parce qu’aujourd'hui on a en plus d'autres ennemis, ce sont les spéculateurs, ce sont les banques. On peut parler de lutte de classes plus que jamais. Il faudrait qu'on soit tous solidaires pour que les choses bougent. Ici c'est mieux que la dernière fois, mais ce n'est pas suffisant à mon sens. Être écrasé en silence ou être écrasé en gueulant, moi personnellement, je préfère encore gueuler!

Bureaux d’intérim : « Après deux ans, peut-être… »

Nous repartons ensuite vers le cœur du centre ville. Nous apprenons que les piquets devant les sièges centraux des banques – Fortis, Dexia, Ethias – sont solides et qu’il n’y a pas de problème. Par contre, sur le Boulevard de la Sauvenière, il y a nettement plus d’animation devant les agences d’intérim. Il y en a tellement dans le coin que les Liégeois l’ont rebaptisé Boulevard de l’Intérim. Chez Randstad, il n’y a que trois personnes pour faire piquet. On se joint à elles. Sur le trottoir, la manager trépigne. Elle veut absolument entrer. « Je veux travailler, c’est pour le bien-être des travailleurs que je défends ». Un des employés, particulièrement excité, veut forcer le piquet pour entrer. On se serre devant la porte, le ton monte, la tension aussi. Mais il n’entrera pas. D’autant que des renforts arrivent. Nous sommes maintenant une trentaine. La manager philanthrope abandonne, son roquet aussi.
Près de nous, un jeune intérimaire n’a pas l’air d’être aussi persuadé que l’intérim, c’est si bon pour les travailleurs. « Moi, je suis intérimaire, dans la logistique. Il faut passer par là pour espérer percer. Pour acquérir de l'expérience. Pour espérer avoir un contrat. Si on n'a pas deux ans d'expérience, on ne trouve pas de travail. Mais même après 2 ans, on n’est sûr de rien. En tant qu'intérimaire, on n'a aucune sécurité d'emploi. A l’agence d’intérim comme dans les entreprises, tout le monde nous le fait bien comprendre. Partout où on va, on entend « Vous n'avez pas d'expérience. Faites de l'intérim, on vous prendra peut-être. ». En attendant, mes contrats pour le moment, c'est au jour le jour ». Nous lui demandons s’il est syndiqué. « Non, ici (à Randstad) on m'a dit qu'on était pas obligé. On est mal renseigné ici pour ce genre de choses ».
On bavarde un peu avec les camarades de rencontre dans le piquet. Il y a incontestablement une ambiance de lutte. Ceux qui sont là sont prêts à bouger. Mais on sent aussi les doutes - sur la volonté des appareils syndicaux de vraiment s’engager - et les incompréhensions – sur les divisions qui sautent aux yeux depuis des semaines. Caroline résume bien le sentiment général. «  Il n'y a pas assez de monde. Mais les travailleurs n'ont pas assez été mis au courant. Il aurait fallu plus insister, mieux organiser l’information. La CSC et surtout la CGSP auraient dû suivre. Pourquoi ne le font-elles pas ? C'est incompréhensible. Tout le monde est concerné. Qu'on soit vert, bleu ou rouge. »

Finances : « Le PS est aussi un sérieux problème »

D’autres militants arrivent, avec le mot d’ordre « Rendez-vous aux Guillemins à 10 heures ». On se met en marche. A la gare, nous rencontrons Philippe, délégué CGSP aux Finances. « Je suis là parce que c'est une question de solidarité. On est tous concerné. La fonction publique sera touchée aussi, tôt ou tard. La CGSP attend peut être le bon moment mais il faut que nos dirigeants se rendent compte qu’à la base, nous sommes prêts à bouger. Mais le gros problème c'est le manque de conscientisation de  la population. Il y a probablement un sérieux manque d'information. Mais bon aujourd'hui on est dans l'expectative et je crois que l'important c'est qu'on se retrouve tous ensemble au bout du compte mais aujourd'hui, je ne vois pas de verts, je ne vois pas de bleus, ce n'est pas la première fois et c'est lamentable. De notre côté, il aurait peut être fallu soutenir la CNE quand elle a manifesté lundi dernier. Et avoir un mot d’ordre plus clair pour aujourd’hui. Pas une « action nationale » où chacun fait ce qu’il veut dans sa région. Chez nous, c’est officiellement une  grève générale mais l'info n'est pas vraiment passée comme telle et il y a eu beaucoup de tergiversation.
Le PS est aussi un sérieux problème. Je disais déjà il y a 40 ans que le PS avait le cœur à gauche et le portefeuille à droite et je crois que le politique est soumis à l'économie et au patronat. Pourtant, il y a des solutions et pas que des solutions de patrons; plutôt des solutions de solidarité. Quand on pense que les entreprises du BEL 20 ne paient quasiment pas d'impôts, on a compris : clairement les partis politiques ne défendent pas la population. »

Gare des Guillemins : « Tous sur les voies ! »

Aux Guillemins, la consigne, c’est l’occupation des voies pendant une heure, en accord avec les camarades de la CGSP Cheminots, qui n’ont pas eu de mot d’ordre de grève de la part de leur Centrale.
A l’heure dite, il n’y a pourtant qu’une trentaine de permanents et de militants de la FGTB devant la gare. Mais rapidement la foule grandit. Un quart d’heure après, c’est la toute grosse ambiance. Des cars amènent des dizaines de métallos qui bloquaient les zonings. Et qui ne s’attardent pas inutilement sur l’esplanade. Les escaliers sont escaladés au pas de course, les quais envahis et puis tout le monde descend sur les voies. La circulation des trains est bloquée. Cris et pétards remplacent les annonces des haut-parleurs. Pendant une heure, la gare est à l’arrêt. Nous rencontrons Marc Goblet, le président de la FGTB de Liège : « Les patrons ne doivent pas s’attendre, dans les conventions sectorielles et d’entreprises, à ce qu’on se contente des 0,3% en 2012. La FGTB n’a pas signé l’AIP. Il faut la liberté de négocier, si non, il y aura des conflits sociaux ». 
Sur le coup de 11 h 30, les centaines de manifestants quittent peu à peu la gare. Un groupe part « vider » la Tour des Finances (le bâtiment local du ministère des finances) tandis que d’autres reviennent vers le centre ville avant d’aller mener quelques opérations ciblées, notamment au complexe cinéma Kinepolis à Rocourt.
Merci à nos correspondants Myriam, Denis, Olivier, Nicolas, Patrick, Katia, Yvan, Najet et Jean

vendredi 4 mars 2011