Depuis plus d'une semaine, des millions d'Egyptiens manifestent quotidiennement contre la dictature corrompue de Moubarak. Les masses exigent son départ immédiat et veulent une rélle démocratie qui répartisse équitablement les richesses nationales, pour en finir avec l'injustice sociale, la misère et la vie chère. Plus de 230 Egyptiens ont déjà sacrifié leur vie dans ce combat titanesque et courageux.
Mais Moubarak manoeuvre, temporise et s'accroche au pouvoir. Depuis ce mercredi 02 février, il est même passé à la contre-offensive en lançant brutalement des bandes armées, des milliers de ses partisans et de policiers en civils contre les manifestants, provoquant plusieurs morts et des centaines de blessés. L'intention est claire: semer la terreur au sein des opposants et provoquer le chaos - au risque d'allumer une guerre civile - afin de faire basculer la petite-bourgeoisie et les couches les moins conscientes de la population dans le camp du rétablissement de « l'ordre ».
L'attitude de l'armée demeure incertaine, si sa base fraternise avec le peuple, elle reste pour l'instant passive face à la répression sanglante. Le chaos fomenté par les sbires de Moubarak pourrait lui servir de prétexte pour un coup d'Etat, avec le soutien en coulisses de l'impérialisme. Une autre partie, notamment les secteurs de l'armée de l'air, n'hésitera pas, elle non plus, à réprimer sauvagement la révolte si celle-ci va trop loin. Un bain de sang n'est pas à exclure.
L'Egypte est une pièce maîtresse dans le système de domination impérialiste au Moyen Orient. La chute de Moubarak, chassé par la rue, provoquerait un bouleversement régional aux conséquences incalculables, ce que ne peuvent tolérer Washington, l'UE et surtout Israël, qui encourage ouvertement la dictature à écraser la révolution dans le sang.
Nous devons forcer nos gouvernements, belge et européens, à cesser de renvoyer hypocritement dos à dos les manifestants et le régime dictatorial. Ils doivent exiger le départ immédiat et sans condition du dictateur, en rompant toute relation diplomatique et économique avec son régime.
L'avenir du soulèvement populaire en Egypte est déterminant dans l'évolution du processus révolutionnaire dans le monde arabe, dont l'étincelle a été allumée le mois dernier en Tunisie. Mais ce qui se passe aujourd'hui en Egypte ne doit pas occulter les événéments dans ce pays. Malgré la chute de Ben Ali, profitant que l'attention médiatique est en ce moment détournée, la contre-révolution tunisienne relève la tête et tente de priver le peuple des fruits de sa première victoire. Le gouvernement provisoire est toujours sous la coupe de dirigeants issus de la dictature, les milices du RCD tentent là aussi de semer le chaos et la police réprime à nouveaux brutalement les opposants.
Alors que le rouleau compresseur des "marchés" impose une nouvelle cure d'austérité en Europe, alors que la droite flatte l'islamophobie et agite le spectre du "choc des civilisations" pour diviser les exploité-e-s et les opprimé-e-s, la formidable mobilisation des peuples arabes pour la démocratie et la justice sociale constitue un formidable encouragement à la lutte contre les politiques néolibérales, racistes et sexistes.
Pour toutes ces raisons, à la veille de la grande mobilisation nationale du peuple égyptien ce vendredi 04 février, la LCR appelle les travailleurs-euses, l'ensemble des forces progressistes et les organisations syndicales à s'engager activement dans le soutien aux révolutions démocratiques et sociales en Egypte et en Tunisie, ainsi qu'aux luttes populaires qui secouent l'ensemble du monde arabe.
A Bruxelles, deux rassemblements et une manifestation unitaires auront lieu prochainement:
- Vendredi 04 février: à 14h30, Place du Luxembourg et à 16h30, à la Bourse.
- Dimanche 06 février: à 14h00, départ de la Gare du Nord vers la Gare du Midi.
Halte à la répression et aux massacres en Egypte! Moubarak dégage!
Libération immédiate de tous les prisonniers et soutien aux revendications populaires!
Vive les révolutions égyptienne et tunisienne! Vive la révolution arabe!
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