Vendredi,  les membres et les sympathisants de la LCR ont pris part activement à  une série de piquets ou ont sillonné la région pour discuter avec des  militants syndicaux. Voici une petite chronique, évidemment très  fragmentaire, de la grève en région liégeoise, rédigée d’après les notes  d’une partie d’entre eux (pour un aperçu global de la manière dont la  grève générale s’est déroulée dans la région liégeoise, voir ici).
Zoning  bloqués : gare aux bouchons !
Nous étions prévenus depuis  la veille : dès 5H15, des piquets de grève FGTB  allaient bloquer les  entrées du zoning des Hauts Sarts, en occupant les principaux  ronds-points.  A notre arrivée, vers 6H30, le dispositif est déjà bien  en place : c’est le blocage des voitures, des camions d’alimentation et  de sortie des marchandises. Les files s’allongent. Gare aux quelques  automobilistes qui  cherchent malgré tout à contourner les piquets. 
Nous  faisons le tour des piquets, apportant notre solidarité, distribuant le  tract de la LCR et la petite carte « AIP : dégage ! » que nous avons  réalisée pour l’occasion. Le fond de l’air est frais, mais ça chauffe  autour des braseros. Aucun doute à avoir : la norme salariale, les 0,3%  en 2012, ça ne passe pas.
Pour Joffrey de la Centrale Générale,  c’est «  une déclaration de guerre aux travailleurs ». Philippe, qui est  délégué FGTB dans une des usines du zoning, dénonce cette norme  salariale impérative : « L’AIP, c’est un accord social  interprofessionnel minimum, surtout en solidarité avec les travailleurs  qui n’ont même pas de délégations dans leurs entreprises. Mais pour les  patrons et le gouvernement, c’est devenu un accord maximum. Et c’est la  première fois qu’ils nous imposent  une norme salariale impérative. Ce  qui est encore plus grave, c’est que les ministres socialistes et la  direction du PS ont accepté ça. Si ça passe au parlement, alors, il  faudra se battre pour la liberté de négociation dans les secteurs et les  entreprises ».
Nous courrons après un délégué de  Techspace Aero, qui veille au renforcement des piquets de grève. Lui  aussi est remonté contre le blocage des salaires : « Quand on voit  partout l’augmentation des bénéfices des entreprises sur notre dos, et,  en plus, tous les cadeaux fiscaux et autres qu’elles reçoivent, avec  l’argent de la collectivité et qui vont dans la poche des actionnaires,  alors, y a de quoi être révolté devant cette aumône des 0,3%.  Et  j’espère bien qu’à de prochaines élections, les travailleurs se  souviendront de l’attitude du parti socialiste, le vote de ses ministres  pour l’AIP, le blocage des salaires ». 
Un peu plus loin, nous  rencontrons Yaha, un jeune délégué FGTB qui vient d’une usine établie  sur l’ancien site des ACEC à Herstal. Lui aussi traduit bien le  sentiment de ses camarades : «  On produit de plus en plus de richesses ;  les actionnaires n’ont jamais été aussi gras ; les banques se sont  relevées très vite avec l’argent des contribuables et, en plus, on veut  nous faire cracher les 25 milliards de déficit budgétaire. C’est le  rapport de force qui peut faire changer les choses. Si la base ne bouge  pas, ce n’est pas le gouvernement, les politiques, le PS, qui devrait  être à nos côtés, qui vont faire bouger les choses. On le voit bien en  Tunisie, en Egypte…, seule la force de la base peut faire changer  radicalement les choses ».
Aéroport de Bierset : Tango Charly ne répond plus
Nous poursuivons, direction  aéroport de Bierset. Sur place, nous apprenons que l’objectif est  atteint : l’aéroport est bel et bien à l’arrêt : aucun avion ne décolle.
Nous  allons donc à la rencontre du piquet de grève établi devant TNT Express,  centre d’acheminement et distribution de fret, une des plus grosses  boîtes de la région avec plus de 1500 travailleurs. Un des délégués FGTB  évoque lui aussi la nécessité du front commun syndical: « Il faut  pousser à l’unité syndicale, sans quoi il y aura toujours une brèche  dans laquelle s’engouffrera le gouvernement et la FEB ».
Quelques  militants  se préparent à rejoindre, à la gare des Guillemins, un groupe  de métallos qui ont décidé d’occuper les voies. On entend : « Comme en  1960 ! C’est une bonne grève générale qu’il nous faut » ! Alors, on ne  va pas rater ça. Nous reprenons la voiture : direction, gare des  Guillemins. 
INBEV : à l’ombre de la Grande Muraille de Jupiler
Chez Inbev, à Jupille, il  est facile de voir quand il y a grève. Non seulement le piquet est  nombreux – il y a bien 40 personnes- mais il campe devant une véritable  muraille jaune faite de centaines de casiers de bière empilés. Cette  fois-ci pourtant, l’entrée n’est pas complètement bloquée. Ce qui  n’empêche pas la grève d’être très bien suivie – à plus de 70%.
L’accueil  au piquet est toujours aussi cordial. On décapsule à tour de bras pour  accueillir les visiteurs solidaires. Ici comme ailleurs, le rejet de  l’AIP est total mais il se couple aussi à des préoccupations propres à  l’entreprise. « La direction veut fermer un service administratif. Nous  craignons qu’elle essaie de revenir sur les accords qu’elle a du signer à  la fin de la grève il y a juste un an et qu’elle prépare des  délocalisations. Pour le moment, on essaie s’en savoir plus et de  négocier. Mais, s’il le faut, on repassera à l’action comme l’an dernier  ».  
Grandes surfaces : y a pas un chat sur ce parking !
L’avantage des jours de  grève dans les grandes surfaces, c’est qu’on trouve facilement à se  garer sur des parkings déserts. Dans ce secteur, la grève est  effectivement totale et les piquets plutôt symboliques et bon enfant.
Début de  tournée au Carrefour de Belle-Ile à Angleur. Ici, le Carrefour est au  centre d’une galerie  commerciale de 90 magasins. Et aujourd’hui, pas  question de faire le détail : c’est toute la galerie qui est bloquée.  Les deux ronds-points d’accès sont tenus par les syndicalistes. Avec une  surprise pour commencer la journée. Au premier piquet, les chasubles  sont aussi rouges qu’ailleurs mais ici ce sont des délégués et des  militants de la CGSP-Admi (administrations locales et régionales) qui  tiennent le piquet. « Dans notre secteur, l’AIP a été rejeté à une  écrasante majorité. Alors, puisqu’il n’y a pas de mot d’ordre de notre  centrale pour mettre à l’arrêt les services publics, on est venu ici en  solidarité avec nos camarades du privé ». On sent bien que beaucoup de  militants ne sont pas à l’aise avec la décision de la CGSP de ne pas  être partie prenante du mouvement de grève. « On aurait bien besoin  d’une riposte tous ensemble. Le blocage des salaires dans le privé, ce  sera l’argument-massue pour bloquer nos salaires dans le public. Et puis  demain, quand on aura un plan d’austérité comme ailleurs et que nos  emplois seront mis en cause, on aura besoin aussi de la solidarité de  tout le monde ». A l’autre extrémité du complexe commercial,  Dino,  militant SETCa, résume le sentiment général : « Cet AIP, personne n’en  veut. Mais le ras-le-bol va plus loin. Les factures de gaz et  d’électricité grimpent sans cesse. Il est de plus en plus difficile de  finir le mois ».
Même ambiance au Carrefour d’Ans. Il y  a une quinzaine de militants devant un magasin hermétiquement fermé… et  pas l’ombre d’un client distrait. « Il n’y eu aucun problème de  mobilisation pour la grève » explique un militant. « Le SETCa est  nettement majoritaire ici. Et les gens comprennent bien les raisons de  ce mouvement. Ils voient bien tous les jours que les prix augmentent  bien plus vite que les salaires. Alors, 0,3% d’augmentation, c’est  vraiment se moquer de nous ».
Un petit saut jusqu’au complexe  commercial de Rocourt. Une partie des magasins sont ouverts mais les  parkings vides indiquent que la journée ne sera pas réjouissante pour le  tiroir-caisse. Au Cora qui, avec sa galerie commerciale, est la pièce  maîtresse du complexe, on cherche désespérément le piquet. On a beau  tourner, rien en vue. Les portes de la galerie sont fermées de  l’intérieur par des chaînes. Sur les vitres, quelques affiches de la  FGTB résument la situation : « Grève générale ». Rien à rajouter ! Le  piquet a dû aller donner un coup de main là où a davantage besoin de  lui… 
Et justement, le GSM se met à sonner. Le mot d’ordre commence à  circuler « Rendez-vous général pour ceux qui ne sont pas indispensables à  leur piquet aux Guillemins à 10 heures ».
Aux portes d’une école : « Il n’y a pas assez de monde… »
Liège n’était pas une ville  morte vendredi… mais elle faisait quand même un peu la grasse matinée.  Pas de bus, des entreprises fermées, des écoles loin d’afficher complet.  Aux petites heures, la différence saute aux yeux.
Premier  arrêt pour notre équipe, pas vraiment prévu au départ : l’école de  promotion sociale des Femmes Prévoyantes Socialistes, rue Darchis,  histoire de vérifier que la promesse de la direction de fermer l’école  serait bien effective. De fait, les portes sont fermées et rares sont  les élèves qui se pointent à l’école… pour repartir dès que le piquet  les informe de ce qui se passe aujourd’hui.
La conversation s’engage  avec les quelques militantes qui participent à ce piquet. On sent que la  volonté de lutte est là mais que les motifs d’inquiétude ne manquent  pas. Pour Marie-France,  « L'AIP, ce sont des accords qui marquent la  régression sociale. Les patrons veulent que le monde du travail devienne  complètement malléable, mobile. Mais ce danger n’est pas assez compris  par les travailleurs. Il n’y a pas assez de monde pour faire les  piquets. Trop souvent, les gens se disent « Les autres y vont, je n'ai  pas besoin d'y aller ». Il aurait fallu qu'on vienne vraiment dans tous  les lieux de travail. Pour expliquer l'enjeu directement. Il y a eu des  affiches, mais ce n'est pas vraiment une solution ». L’autre question  qui tracasse, c’est évidemment la division syndicale si visible  aujourd’hui. « Il y a une fracture de la solidarité au sein des  syndicats. S'il y avait une solidarité de base qui se montre, qui soit  manifeste, les représentants syndicaux seraient obligés de répercuter.  Les syndicats sont tellement cloisonnés, on se demande si parfois  l'ennemi, ce n'est pas l'autre syndicat, plutôt que le patronat ».
Nadine  partage ce constat : « Je trouve que la CGSP aurait dû demander de  suivre le mouvement au niveau national, parce qu’aujourd’hui, oui, on  peut se mettre en grève individuellement, mais on ne nous demande pas de  mettre les écoles en grève. Je sais qu'ils ont demandé un arrêt de  travail le 15 mars sur les problèmes de l’enseignement. C'est peut-être  pour ne pas faire deux fois grève sur la même quinzaine. C'est peut-être  aussi parce comme on est juste avant les vacances de carnaval, on va  encore dire que les enseignants sont des pourris et qu'on leur a donné  une journée de congé en plus. Mais un jour de grève comme ça, ça  n'arrangera rien. Ça va emmerder beaucoup de gens, mais ça ne va pas  résoudre les choses. Les grèves de 90, ça, c'était une longue grève.  Enfin, s'il y a un jour un gouvernement, j'espère que le PS nous  soutiendra ». Mais, face à notre moue pleine de doute, on voit bien que  Nadine n’en est pas tout à fait convaincue elle non plus…
Classes Moyennes : « Je préfère encore gueuler »
Nous descendons ensuite sur  le Boulevard d’Avroy. Devant le bâtiment de l’Union des Classes  Moyennes, il y a un piquet. Bon enfant mais intraitable. « Personne ne  rentre ». Bloquer l’UCM, c’est un « must » à chaque grève à Liège. C’est  ce qui s’appelle « rendre la monnaie de sa pièce » à ce bastion du  conservatisme social, qui s’oppose depuis la nuit des temps à toute  représentation syndicale dans les PME et à l’amélioration du statut des  salariés dans ces entreprises. Pas étonnant puisque l’UCM préfère fermer  les yeux sur les pratiques de ses patrons affiliés - prolifération des  engagements en noir et précarisation de plus en plus grande des  travailleurs.
La conversation s’engage avec Eric, salarié intérimaire  depuis un an. Il peste sur le manque de mobilisation organisée par le  syndicat dans son entreprise. « C’est clair que, chez nous, la  communication n'est pas bien passée. On a du prendre beaucoup de  renseignements nous-mêmes. S'inscrire nous-mêmes. On n'est pas sensé  devoir aller chercher toutes les informations nous-mêmes. On a un  syndicat dans une entreprise. En principe on devrait pouvoir être mis au  courant. Il faudrait qu’ils travaillent beaucoup plus avec des petits  groupes pour pouvoir donner une information explicative concrète ».
Et sur  les raisons de faire grève, Eric en a aussi des choses à dire ! « Moi,  ce qui me fait monter le plus haut, c'est quand j'entends dire qu'on va  figer nos salaires pendant deux ans. Mais où est-ce qu'on va ? Tout  coûte de plus en plus cher. Je me suis acheté une voiture au diesel il y  a deux ans. Et maintenant essence ou diesel, c'est du pareil au même!  Et ce n'est pas seulement les  voitures, c’est la même chose pour le   logement, la nourriture, le chauffage,... tout ça augmente de façon  effrayante et on cherche en plus à nous raboter nos salaires. Je pense  qu'on ne va plus pouvoir vivre dans des conditions pareilles.
Tout un  chacun dans la société devrait pouvoir avoir une maison, une petite  maison, une maison modeste. Mais un foyer où il fait bon vivre, où il y a  au moins trois repas par jour. Je constate maintenant qu'il y a des  gens qui travaillent et qui sont paupérisés quand même. Et ça, ce n'est  pas normal, on n'est pas dans une situation normale. Que le patronat  s'en mette plein les fouilles, c'est normal dans le rapport de forces  actuel, mais il n'en reste pas moins que nous, nous devons être mieux  rémunérés.
Il n'y a rien à faire : on doit montrer qu'on est là, on doit  montrer qu'on existe. On ne doit pas être simplement des serviteurs des  patrons. On ne doit pas être asservis. Nous avons des droits.  Apparemment la seule manière de les faire valoir, c'est d'arrêter tout.  La grève c'est le premier pas. C'est l'avertissement. Parce  qu’aujourd'hui on a en plus d'autres ennemis, ce sont les spéculateurs,  ce sont les banques. On peut parler de lutte de classes plus que jamais.  Il faudrait qu'on soit tous solidaires pour que les choses bougent. Ici  c'est mieux que la dernière fois, mais ce n'est pas suffisant à mon  sens. Être écrasé en silence ou être écrasé en gueulant, moi  personnellement, je préfère encore gueuler!
Bureaux d’intérim : « Après deux ans, peut-être… »
Nous repartons ensuite vers  le cœur du centre ville. Nous apprenons que les piquets devant les  sièges centraux des banques – Fortis, Dexia, Ethias – sont solides et  qu’il n’y a pas de problème. Par contre, sur le Boulevard de la  Sauvenière, il y a nettement plus d’animation devant les agences  d’intérim. Il y en a tellement dans le coin que les Liégeois l’ont  rebaptisé Boulevard de l’Intérim. Chez Randstad, il n’y a que trois  personnes pour faire piquet. On se joint à elles. Sur le trottoir, la  manager trépigne. Elle veut absolument entrer. « Je veux travailler,  c’est pour le bien-être des travailleurs que je défends ». Un des  employés, particulièrement excité, veut forcer le piquet pour entrer. On  se serre devant la porte, le ton monte, la tension aussi. Mais il  n’entrera pas. D’autant que des renforts arrivent. Nous sommes  maintenant une trentaine. La manager philanthrope abandonne, son roquet  aussi.
Près de nous, un jeune intérimaire n’a pas l’air d’être aussi  persuadé que l’intérim, c’est si bon pour les travailleurs. « Moi, je  suis intérimaire, dans la logistique. Il faut passer par là pour espérer  percer. Pour acquérir de l'expérience. Pour espérer avoir un contrat.  Si on n'a pas deux ans d'expérience, on ne trouve pas de travail. Mais  même après 2 ans, on n’est sûr de rien. En tant qu'intérimaire, on n'a  aucune sécurité d'emploi. A l’agence d’intérim comme dans les  entreprises, tout le monde nous le fait bien comprendre. Partout où on  va, on entend « Vous n'avez pas d'expérience. Faites de l'intérim, on  vous prendra peut-être. ». En attendant, mes contrats pour le moment,  c'est au jour le jour ». Nous lui demandons s’il est syndiqué. « Non,  ici (à Randstad) on m'a dit qu'on était pas obligé. On est mal renseigné  ici pour ce genre de choses ».
On bavarde un peu avec les camarades  de rencontre dans le piquet. Il y a incontestablement une ambiance de  lutte. Ceux qui sont là sont prêts à bouger. Mais on sent aussi les  doutes - sur la volonté des appareils syndicaux de vraiment s’engager -  et les incompréhensions – sur les divisions qui sautent aux yeux depuis  des semaines. Caroline résume bien le sentiment général. «  Il n'y a pas  assez de monde. Mais les travailleurs n'ont pas assez été mis au  courant. Il aurait fallu plus insister, mieux organiser l’information.  La CSC et surtout la CGSP auraient dû suivre. Pourquoi ne le font-elles  pas ? C'est incompréhensible. Tout le monde est concerné. Qu'on soit  vert, bleu ou rouge. »
Finances : « Le PS est aussi un sérieux problème »
D’autres militants arrivent,  avec le mot d’ordre « Rendez-vous aux Guillemins à 10 heures ». On se  met en marche. A la gare, nous rencontrons Philippe, délégué CGSP aux  Finances. « Je suis là parce que c'est une question de solidarité. On  est tous concerné. La fonction publique sera touchée aussi, tôt ou tard.  La CGSP attend peut être le bon moment mais il faut que nos dirigeants  se rendent compte qu’à la base, nous sommes prêts à bouger. Mais le gros  problème c'est le manque de conscientisation de  la population. Il y a  probablement un sérieux manque d'information. Mais bon aujourd'hui on  est dans l'expectative et je crois que l'important c'est qu'on se  retrouve tous ensemble au bout du compte mais aujourd'hui, je ne vois  pas de verts, je ne vois pas de bleus, ce n'est pas la première fois et  c'est lamentable. De notre côté, il aurait peut être fallu soutenir la  CNE quand elle a manifesté lundi dernier. Et avoir un mot d’ordre plus  clair pour aujourd’hui. Pas une « action nationale » où chacun fait ce  qu’il veut dans sa région. Chez nous, c’est officiellement une  grève  générale mais l'info n'est pas vraiment passée comme telle et il y a eu  beaucoup de tergiversation.
Le PS est aussi un sérieux problème.  Je disais déjà il y a 40 ans que le PS avait le cœur à gauche et le  portefeuille à droite et je crois que le politique est soumis à  l'économie et au patronat. Pourtant, il y a des solutions et pas que des  solutions de patrons; plutôt des solutions de solidarité. Quand on  pense que les entreprises du BEL 20 ne paient quasiment pas d'impôts, on  a compris : clairement les partis politiques ne défendent pas la  population. »
Gare des Guillemins : « Tous sur les voies ! »
Aux Guillemins, la consigne,  c’est l’occupation des voies pendant une heure, en accord avec les  camarades de la CGSP Cheminots, qui n’ont pas eu de mot d’ordre de grève  de la part de leur Centrale.
A l’heure dite, il n’y a pourtant  qu’une trentaine de permanents et de militants de la FGTB devant la  gare. Mais rapidement la foule grandit. Un quart d’heure après, c’est la  toute grosse ambiance. Des cars amènent des dizaines de métallos qui  bloquaient les zonings. Et qui ne s’attardent pas inutilement sur  l’esplanade. Les escaliers sont escaladés au pas de course, les quais  envahis et puis tout le monde descend sur les voies. La circulation des  trains est bloquée. Cris et pétards remplacent les annonces des  haut-parleurs. Pendant une heure, la gare est à l’arrêt. Nous  rencontrons Marc Goblet, le président de la FGTB de Liège : « Les  patrons ne doivent pas s’attendre, dans les conventions sectorielles et  d’entreprises, à ce qu’on se contente des 0,3% en 2012. La FGTB n’a pas  signé l’AIP. Il faut la liberté de négocier, si non, il y aura des  conflits sociaux ». 
Sur le coup de 11 h 30, les centaines  de manifestants quittent peu à peu la gare. Un groupe part « vider » la  Tour des Finances (le bâtiment local du ministère des finances) tandis  que d’autres reviennent vers le centre ville avant d’aller mener  quelques opérations ciblées, notamment au complexe cinéma Kinepolis à  Rocourt.
Merci à nos correspondants Myriam,  Denis, Olivier, Nicolas, Patrick, Katia, Yvan, Najet et Jean
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