Le mardi 29 mars 2011, la section liégeoise de la LCR et les JAC (jeunes anticapitalistes), en collaboration avec la Formation Léon Lesoil, organisait une conférence-débat avec Daniel Tanuro, militant de la LCR, animateur de la coalition Climat et Justice sociale et auteur du livre « L’impossible capitalisme vert ».
Devant une trentaine de participant(e)s, Daniel Tanuro a souligné la gravité de la situation sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima : « Le pire est en marche, plus grave probablement qu’à Tchernobyl. La société exploitante du site, qui est loin d’avoir fait preuve de transparence, a quand même reconnu avoir détecté des traces de plutonium en cinq points différents dans le sous-sol de la centrale. Le pire serait la fusion du cœur du réacteur n°3. Le combustible qui y est utilisé est le MOX, un mélange d’oxydes d’uranium appauvri et de plutonium 239. Ce dernier est extrêmement mortel et il faut 24 000 ans pour qu’il perde 50% de sa radioactivité. Alors, en cas de très forte explosion, les particules radioactives pourraient être propulsées au niveau des jet-steams, ces vents violents qui règnent à haute altitude. Si ça devait se produire, ce serait une terrible catastrophe, pas seulement pour les habitants du Japon, mais pour la planète entière ».
Le public, surtout des jeunes, est convaincu : il faut sortir du nucléaire, cette technologie d’apprentis sorciers, cette industrie de mort, où le risque zéro n’existe pas. Mais est-ce réaliste à court terme et y a-t-il des alternatives énergétiques crédibles pour répondre aux besoins des populations ?
« Il faut sortir du nucléaire totalement et au plus vite. C’est parfaitement possible techniquement », précise l’orateur. « C’est une question politique, de volonté politique, de choix de société, de perspective de société qui ne produit plus pour l’accumulation de marchandises et le profit pour une poignée de groupes industriels et financiers, mais pour la satisfaction des besoins humains réels. Il nous faut débattre et imposer un plan précis pour une transition énergétique juste, rationnelle et rapide vers les énergies renouvelables ».
Daniel Tanuro devait préciser qu’une des conditions essentielles pour cela, c’est d’enlever, des mains du privé - et ses impératifs productivistes et de profit-, le secteur de l’énergie, qui est en fait un bien commun de l’humanité, pour en faire un véritable service public. Daniel Tanuro allait terminer la conférence-débat sur une tonalité mobilisatrice : « Ayons un grand coup de colère collectif, descendons dans la rue, occupons de lieux symboliques, signons des pétitions, manifestions notre refus catégorique du nucléaire par tous les moyens possibles, individuellement et collectivement. Créons une vague d’indignation et d’horreur telle que les pouvoirs en place seront obligés de suivre notre volonté. Il en va de notre vie, de la vie après nous, de la vie tout court ».
D. Horman
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